Ingénues sexies
Hubert Barrere présentait lors du premier défilé off de la semaine sa collection de prêt-à-porter été 2000 au Printemps Haussmann. La bande son annonçait des " sex machines ", certes, mais dans le genre ingénues mutines et coquines romantiques. La spécialité du maître ès corsets était bien sûr de mise dans les modèles, mais les baleines s'adaptaient à un style bien prêt-à-porter, n'hésitant pourtant pas à faire des clins d'oeil aux standards du sport et du balnéaire ou au style lingerie détourné. Le corset habille ainsi joliment des sortes de baggies taille basse à fourche de rappeuse, en soie changeante vieux rose ou orange ou en toile épaisse blanche, un jean noir qui s'évase à partir du mollet en un large plissé transparent, ou une jupe asymétrique ou portefeuille en mousseline brodée de feuillages et de fleurs délicates. Il se dissimule sous des combishorts dansants, des mini robes dos nu, évanescentes et parfois plissées, portées éventuellement avec des cyclistes courts, ou une combinaison pantalon à capuche blanche. Ils se transforment en gilets lacés de rubans chatoyants de couleurs pastels ou vives, s'évasant aux hanches. Il disparaît curieusement le soir pour laisser place à des robes fluides et des ensembles brodés transparents, des robes tablier du soir découpés de motifs au laser et des enroulements de voiles de vestales et de prêtresses antiques. La couleur mêle entre eux les pastels délicats, ivoire, vieux rose, parme, lilas, paille pâle, et les opposent aux vifs, qui se contrastent aussi entre eux, orange, rouges, violet, fuchsia, turquoise, jaune d'or.
Virginie Transon
|