La théâtralité baroque
La femme Yoshiki Hishinuma semble sortir d'un conte fantastique. Toges noires gansées d'or, étonnant velours et tissus dévorés, tachés, dans de subtiles associations de rouille et vert de gris, de parme éteint et de bleu, d'orange assourdi et d'ivoire, de faux noirs verdis, de vieux rose et de gris, de noir et de bleu nuit, de rouge sombre et de bleu nuit, pour des robes longues et des ensembles à jupes longues, où les détails, encolures inédites, effets d'effilochage aux coutures, aux ourlets ou au col, évoquent les atours passées de belles éternelles revenues nous hanter. La maille dentelle découpant les encolures, les vestes et les bas de tuniques d'ensembles avec jupes longues, parfois asymétriques, participe de cette théâtralité baroque et des évocations de haillons somptueux. Les jeux de matité et de transparence, les mélanges de matières, les effets inédits de bouillonnés, aux manches, aux hanches, de plissages, et replissages, sur des cols hauts, de drapés, gaufrés, étonnement associés, superposés, font de modèles boule court, ou très longs, à la ligne jouant l'ampleur soudain resserrée, d'improbables costumes d'héroïnes de space opéra d'inspiration médiévale ou romantique.
Virginie Transon
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