Sitcom décalé
Deuxième défilé officiel pour Cédric Marcillac qui, pour l'occasion, nous a proposé un sitcom dont les rebondissements imprévus n'ont fait qu'ajouter au charme insolent de la collection et égayé un auditoire peu habitué à des présentations humoristiques. Le décor d'une chambre où évoluaient les mannequins pour l'occasion devenus acteurs d'une sorte de parodie de série télé, se battant, sautant sur le lit, se séduisant, boudant, dormant, donnait le ton d'une collection baptisée " surf and plane ", empreinte de " streetwear chic " et détournant avec humour les codes des surfers. Jeans bruts ouverts sur le côté, pantalons marron rayés taille basse, bermudas rouge vif longs, chemisettes turquoise ou rouge imprimées, tee-shirts sans manches aux épaules remontées, gansés d'une frise indienne ou à motif zèbre, dos nu masculin attaché derrière le cou, costumes beiges latinos déstructurés, jean à jambe asymétrique, bermuda d'un côté, pantalon de l'autre, dessins naïfs de Cédric Marcillac en motifs de tee-shirt, doublures en contraste de couleur, vestes à liens, plumes, pattes de lapin et chapeaux de cow-boy en accessoires, composaient ce vestiaire estival, insouciant et métissé. Sachant les délais restreints dans lesquels a été élaborée cette collection et préparé ce défilé, on pardonnera les incidents d'organisation, qui s'inscrivaient d'ailleurs parfaitement dans l'esprit de la présentation, le lit qui craque comme la musique qui s'interrompt, et même l'incident de couture du pantalon. Après tout, Cédric Marcillac est créateur de mode, pas producteur de sitcom. Et c'est si bon de rire parfois.
Virginie Transon
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