Christian Tournafol, vive le Breton !
Christian Tournafol présentait sa troisième collection au Krokodil. Ce jeune créateur, lauréat en 1997 du Festival de Dinard, s'impose discrètement dans le monde de la mode, et surtout, il vend, en France et à l'étranger - notamment au Japon. Originaire des côtes d'Armor, en Bretagne, sa créativité reste marquée par les univers celtique et marin (le sigle de sa marque évoque d'ailleurs à la fois la croix celtique et les vagues). Mais totalement rénovés et détournés. Ainsi, on retrouve les classiques tee-shirts et pulls marins à rayures, mais ils sont montés savamment en robe, avec une jupe en denim très longue ou sous le genou (le haut est décliné en débardeur, ou à manches de différentes longueurs, dans les rayures blanc ou rouges classiques). Les caractéristiques des cabans, notamment les boutons, se retrouvent dans une robe en denim à capuche, dans des vareuses portées avec des pantalons à pont taille basse, dans un très long manteau en taffetas fluide et brillant jade ou en veste souple d'ensembles jupe longue ou jupe droite, marine ou blanc. L'art du coulissage des bas de blousons et de jupes bulle, de la taille, et parfois du décolleté d'une robe dos nu provient de la même inspiration. Mais Christian Tournafol laisse également s'exprimer sa créativité dans d'autres directions. D'impeccables robes d'été à fines bretelles, suivant les lignes du corps sans le serrer, avec une jolie découpe horizontale sous la poitrine, témoignent d'une grande maîtrise de la coupe. Des robes au décolleté asymétrique et dénudées d'un côté de la taille, dans des tons chatoyants de rouge orangé et de jade, longues ou courtes, sont d'inspiration plus lointaine, évoquant un peu des saris. Enfin, Christian Tournafol contraste les matières et les styles, associant des tops en dentelle, sans manches ou à décolleté asymétrique à des jupes droites et pantalons de denim, ou applique une dentelle ton sur ton sur des robes en lin blanc optique. Un talent à suivre.
Virginie Transon
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