Ralph Kemp, promenade dans la jungle enchantée
Certes, il y a de nombreux détails inspirés du sportswear : coulissages des encolures et manches, voire de poches, tops à capuche, blousons et vestes-chemises, jeux de découpes et de fentes, poches kangourous ou placées sur le haut de la cuisse, liens multiples, mais la coupe, parfaite, puisqu'elle libère le corps tout en soulignant légèrement la silhouette, les coutures, impeccables, les détails originaux, comme les fentes aux épaules permettant de porter tops, vestes ou robes avec ou sans manches, les bas asymétriques des robes, tuniques et pantalons, la découpe en goutte d'un petit haut croisé derrière, l'ampleur de pantalons inspirés des sarouels ou le soudain volume du bas de petites robes courtes, le travail des matières, trahissent de pures créations de mode d'une subtile élégance. Les matières sont sophistiquées : mousselines de coton, organza, voile de soie, polyamide-viscose souple, lin traité, et les aspects travaillés, métallisés, tissus changeants, froissés, plissés, chenillés. Sur le thème de la jungle enchantée, que parcourent des fées pieds nus marchant sur la pointe des pieds (encore !), la collection introduit aussi, ça nous change, la couleur. Si le début de ce second défilé se maintient dans des tons cosmétiques et blanchis, légers et estivaux, une large palette de verts, parfois en imprimés végétaux dégradés, fait rapidement suite, puis des parme, violets, mauve et fuchsia, métallisés et parfois changeants, enfin des orangés chaud de soleil couchant. L'un des motifs favoris de Ralph Kemp, l'araignée, est bien sûr décliné en impressions géantes sur certains tissus.
Virginie Transon
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