Authenticité sophistiquée
De la simplicité sans austérité, avec un brin d'insolence, des tenues confortables et modernes qui ne cèdent en rien à l'élégance, un emprunt à l'univers masculin qui rehausse la féminité. Michel Klein emprunte des pièces aux tribus du work ou sportswear, mais les détourne totalement. Ses salopettes en grain de poudre, mêmes portées avec un débardeur, sont loin d'évoquer le chantier, ses pulls bateau sont en alpaga, ses cabans en tissu technique ou cabic, ou ses manteaux militaires, portés avec de longues jupes de jersey, des jupes longues pliées ou des jupes couverture en laine bouillie, sont réservés aux aventurières urbaines. Les pantalons sont masculins, en flanelle stretch, mais conservent une allure très féminine. On les porte avec des " ceintures bonheur ", sorte d'obis aux lanières croisées qui peuvent également faire office de bustier. Les superpositions de robes, chemise ou manteaux, sur jupes plissées ou sur deux jupes, ou sur jupe et jupon de tulle, font la silhouette longue. On retrouve les inspirations orientales en robes et robes courtes kimono aux manches ornées d'imprimés exotiques, ou en costumes chinois. Ingénieuses, des robes en crêpe de jersey modulable grâce à un lien, que l'on peut nouer devant ou derrière, ou ne pas nouer. Intéressants, les robes et pulls en dentelle de velours crochetée main. Michel Klein cache aussi le luxe sous des formes simples par l'utilisation de belles matières, pulls en cashmere ou alpaga, poncho en cashmere doublé de rat d'Amérique, double manteau de drap ourlé également de rat d'Amérique. On ne voit pas bien le rapport avec le thème " Sans amour on n'est rien du tout ", ni avec les dialogues Bardot-Gabin dans " En cas de malheur ", si ce n'est une envie d'authenticité et de candeur mutine. Quant aux colliers de fleurs, ils sont le souvenir de l'île lointaine où le créateur a conçu la collection.
Virginie Transon
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