Féerie précieuse
Sous les verrières de la bourse du commerce, où tapait le soleil, il était difficile d'imaginer la saison froide, malgré le mur d'eau ou la pluie de confettis neige. Qu'importe, les trente modèles d'Ocimar Versolato nous ont transportés dans un monde de fées des neiges et d'elfes où l'on oublie toutes saisons. Ses longs manteaux droits sont brodés d'orchidées sur paillettes métal, ou de ginkgos et violettes noires sur papier écru impalpable, ses pantalons, en papier aussi, se passepoilent d'organza ou se rebrodent de pierres précieuses, perles de jai, quartz noir, turquoises, et surtout, en finale, de comètes de diamants de deux cent carats sur miroir. La fourrure s'utilise en débardeur de renard où dansent les queues de vison, en caraco ou étole de renard, en dos nu ou tee-shirt de vison. Une longue jupe de vison rasé est frangée de queues de renard, portée avec un tee-shirt en mousseline aux broderies quadrillage en grenats du Brésil. Le renard violet en bretelles ou collier retient des robes aériennes, en gaze ou étamine de soie ou en taffetas de laine, ou ceinture une robe de mousseline de soie parme et mousse. Les petites robes du soir s'ouvrent en pans improbables, se raccourcissent en pans asymétriques sexy. Une robe en mousseline de soie diaphane ne sauve la morale que par des carrés de broderies d'améthyste. Un top de dentelle argent rebrodé de paillettes nacrés sur une jupe papier brodée cristal ou une veste de dentelle rebrodée de paillettes hologrammes sur un jupe d'organza satin neige nous projettent dans le troisième millénaire. Moderne et précieux.
Virginie Transon
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